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DESBORDES NICOLAS - Ce cercueil que je n'ai pas choisi
Je m’appelle Georges. Et moi, dont la voix s’est lentement éteinte, je veux pouvoir encore parler après ma mort. Les mots, c’est tout ce qu’il me reste. Cette longue descente aux enfers où chaque jour compte, je l’ai vécue, et j’ai emmené toute ma famille dans le sillage de la maladie. Lentement replié sur moi-même, j’ai affronté toutes les grandes questions de la vie : l’amour, la haine, la colère, le désespoir, l’incompréhension, la révolte, l’injustice et d’autres encore.
Comment vaincre le temps alors qu’on sait qu’on n’en a plus ? Je devais choisir : me battre ou baisser les bras. Alors je me suis battu.
BOOR SHANA - Une amitié improbable
Il était bien, [...] avec ses parents et sa petite soeur Fulki tout juste un an. Un après-midi, un gros camion [arriva] dans son village perdu dans les montagnes. Cela avait été le spectacle de la journée [...] Ganesh, curieux de nature, profita de ce moment pour monter non sans mal à l'arrière du camion grâce à son marchepied. C'était un véhicule bâché, si bien qu'il était à l'abri des regards. Il y avait quelques cartons, des meubles, bref un chargement hétéroclite. Quelle aire de jeux pour un enfant de quatre ans ! Il grimpa sur les cartons pour essayer de voir leur contenu.
Oh que se passait-il ? Le camion s'ébranla. Les cris et pleurs du bambin étaient étouffés par les bruits du pot d'échappement et du moteur. Il était pris au piège [...].
D'origine ivoirienne, l'auteure a été adoptée à l'âge de un mois et demi par un couple de Français. Aujourd'hui installée au Québec, cette mère de famille est dotée d'un caractère indépendant et observateur, et d'une sensibilité aiguisée par les vicissitudes de l'existence. Après Sacha, elle signe ici son deuxième ouvrage.
MARIE PAUL - Nouvelles d'une petite mort
Nous étions les amants d'un temps autre, que le quotidien altère, que la littérature sublime. Notre histoire, nous l'avons écrite sur les murs d'une capitale vide, à l'heure ou d'autres se lèvent, au creux d'un moment de désarroi, ivres de désir, deux fous ayant perdu la foi, prêts à tout pour se sentir vivre. La vie défilait, le long de ton échine. La romance était pour toi ce mélange soigné de moments d'égarement, d'éclats de violence et d'étreintes passionnées. Il fallait écrire vite, ne pas laisser à la douleur l'opportunité de remanier le beau de cette parenthèse et tenter de garder un souvenir idoine de notre acmé. Nous nous abimions avec élégance, feux follets dans une danse, dont la mesure battait ma poitrine.
Paul Marie est né en 1995 à Clermont Ferrand. Installé à Paris depuis 2019, il nourrit un intérêt pour la littérature et l'écriture depuis son plus jeune âge. Il publie aujourd'hui son premier ouvrage.