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CHAUVIN SOPHIE - Atmosphères
«Je sens la chaleur du soleil au bas de mon dos,
elle traverse le voile de mon vêtement léger.
Je sens la terre chaude et poussiéreuse,
je la malaxe entre mes doigts crispés,
je sens sa force, son immortalité. »
Comment aller en soi, au plus près de soi, pour accueillir les sensations, les émotions qui nous traversent tout au long de notre vie ? Tout simplement, en mettant des mots dessus afin de les vivre pleinement et surtout de les partager comme une sorte de « selfie intérieur ».
Plus que jamais, dans ce monde ou les faux-semblants, soi-disant plus séduisants, prennent le pas sur l'authenticité de chacun, prenons soin de notre humanité.
Dorcas BECCA - Polygame malgré lui
Dany, un jeune homme prodige, quitte sa ville natale pour faire ses études à la capitale. Il revient quelques années plus tard, au milieu des siens, accompagné de son épouse, une jeune étrangère, et de leurs deux enfants. Si ce retour est unanimement salué par tous, son nouveau train de vie dispendieux n'en finit pas de faire des jaloux et des mécontents. Mais c'est surtout le fait qu'une étrangère puisse bénéficier de tous ces avantages qui fait beaucoup parler. Une vieille amie de sa mère, décidée à ne pas laisser à cette femme le loisir de profiter seule des fruits de ce succès, va tout faire pour donner sa fille en mariage à Dany. Il devient donc polygame... malgré lui.
Née dans les années 1960 à Fort-Lamy, actuellement N'Djaména, la capitale du Tchad, Dorcas Becca a eu une courte carrière dans la fonction publique de son pays avant de s'envoler, au début des années 1990, pour la France ou elle réside toujours.
VALLAR CHRISTOPHE - Nous avions dix-sept ans
Clermont-Ferrand, 1990. Lui, c’est Christophe, bien que le temps vienne de lui sculpter dix-sept ans sur les épaules, il reste encore des choses à polir. Plus guitariste que lycéen, il vit bien au milieu du clan de sa bohème, chacun se reconnaissant dans la paresse de l’autre. Viendra pourtant le moment de quitter les habitudes du bistrot, l’odeur de l’expresso sur les vestes, et d’attraper son Bac en plein vol, puisqu’on atteint la cible toujours à la dernière seconde. D’une main, dire adieu au cercle privé de Godefroy de Bouillon, de l’autre, ouvrir les volets de son été. Là-bas, ce sont les portes de Castelsarrasin qui vont lui ouvrir l’appétit de l’oisiveté, si précieuse dans son assiette, qu’il va même en partager l’abondance avec Fifi l’ami d’enfance. Au fur et à mesure que leurs journées s’étirent et n’en finissent pas, toute la petite musique intérieure va s’en trouver peu à peu, intimement bien désaccordée. Jusqu’à elle, celle qu’on n’attendait pas, blonde comme un blé, de l’azur plein la pupille. Vanessa, c’est d’abord un prénom, et très vite la couleur des sentiments. Le trouble d’une vie face à la moitié de cet homme qu’il n’est pas encore. Et cela, quelles que soient les fièvres dont l’amour se régale, qu’il ait décidé de vous soutenir le regard ou pas, qu’il vous supplie de résister autant que lui céder du terrain. Des questions qui vont dormir debout, se planter dans les yeux, comme des chansons de Jean-Jacques Goldman.