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TRAN THI-PHUONG-NGA et LE ROUX CHRISTIAN - John Color
Octobre 1958.Tu es tellement sale que tu es noir, tu ne peux pas jouer avec nous! , lance à Jean Samba un garçon de sa classe qui joue au ballon avec un petit groupe, dans une école primaire de la banlieue nord de Paris. Tous les garçons s’esclaffent. Fou de rage, Jean saisit leur ballon. Il est ensuite mis à terre et frappé à coups de pied. Sa souffrance originelle : sa mère, une femme blanche issue d’un milieu bourgeois qui l’abandonna peu après sa naissance à cause de sa couleur de peau. Son père, d’origine sénégalaise, brocanteur au marché aux puces, l’élève seul. Ils tirent leur force de l’amour qu’ils se portent. Quelques années plus tard, parce que son père désire plus que tout le voir surmonter l’adversité, devenir une personne respectée au sein de la société et fonder une famille unie, Jean n’aura pas d’autre choix que de s’ouvrir au monde et, parfois, l’affronter avec une détermination sans faille. Cette quête l’amènera à travailler dur, nouer des amitiés fortes, rencontrer la foi religieuse, et à voyager jusqu’à Hué, au Vietnam.
Thi-Phuong Nga Tran est née au Vietnam, elle a vécu à l’âge de 19 ans le voyage périlleux des boat people. Puis, elle s’est retrouvée à Paris, démunie et ne connaissant que quelques mots en français. Dans le roman, elle a mis toute la sensibilité d’une personne qui a connu la précarité, l’isolement, mais aussi la rencontre avec des personnes bienveillantes et la foi chrétienne. Christian Le Roux, écrivain public, s’est attaché à interpréter
fidèlement ce qu’elle voulait exprimer. Pour tous les deux, c’est leur premier roman.
GERMAIN YVES - Enfant tumeur
Quelque part, non loin de la Nationale 13, entre Cherbourg et Bayeux, dans un petit bourg de quelques centaines d’âmes, Réjane, Jean et leur fils Olivier âgé de six ans, vivent dans une ancienne grande ferme rénovée, devenue l’étude de Maître Villedieu, le père de Réjane. Cette dernière profite d’une belle journée d’été pour se livrer à une profonde introspection, véritable face-à-face avec elle-même, sans concession. L’enfance et ses croyances, les rêves d’adolescence jusqu’à ses désillusions d’adulte, tout est passé au crible. Elle a grandi auprès d’un père autoritaire et très présent alors que Jean, plutôt falot comme époux, éprouve bien des difficultés à assumer son rôle de père.
Au final, le bilan est amer, et le quotidien bien difficile avec son fils autiste la rattrape…
Que vont-ils devenir ?
CHALA MESSAOUD - J'avais six ans le 1er Novembre 1954
Témoin de terribles événements, l'auteur, un jeune Kabyle âgé de six ans le 1er novembre 1954, révèle les atrocités d'une guerre oubliée. Ainsi ce livre dénonce-t-il l'instauration du Code de l'indigénat dès l'occupation de l'Algérie par la France en 1830. Ce Code était même une forme déguisée de l'esclavage, vu que les indigènes n'avaient pas les mêmes droits que les colons !
Ce roman jette aussi l'opprobre sur la politique du gouvernement (socialiste) en place au début du conflit - Pouvoirs spéciaux accordés à l'armée française en février 1956, institutionnalisation de la torture à la suite de la bataille d'Alger en 1957... - et condamne l'atrocité des fellagas vis-à-vis des indigènes instruits et favorables aux Français...
Enfin, ce récit vilipende la dictature mise en place par le FLN dès le début de l'indépendance, et le racisme brulant de ce parti unique, à l'encontre de la communauté berbère, qui était la seule à s'opposer à leur politique...
Un ouvrage bouleversant, lié aux heures les plus sombres de l'Histoire.
Fils d'un instituteur de l'école publique de l'Algérie française, l'auteur commence son cursus scolaire en Grande Kabylie, et l'achèvera à l'université de Censier, à Paris.
Professeur certifié - hors classe - de lettres modernes, il raconte ici les moments forts de la guerre d'Algérie, qu'il a vécus, enfant...