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GROSSER ALEXANDRA-ANA - Journal de Fleur - 1979-1991
Fleur et son frère jumeau sont nés à Berlin le 30 janvier 1970. Dès son entrée au CP, Fleur commença à lire et à écrire avec joie et passion.
« Nuit. Je voudrais que le jour ne se lève plus jamais. Personne au monde ne soupçonnera jamais le sens de mes nuits... écrire, écrire, écrire... »
Son premier écrit de 30 pages ainsi que certaines ébauches de journal datent de 1979. À partir de 1981, elle tiendra presque quotidiennement son journal pour y confier ses tourments et ses bonheurs.
« C'est drôle comme ma plume révèle ma tristesse... Pourtant il y a aussi tant de bonheur et de joies ! Mais le bonheur est plus indicible. Il se goute et ne s'exprime pas... », écrivait-elle.
Elle aimait la musique et faisait de brillantes études de lettres anciennes. Elle n'avait que 21 ans lorsqu'un camion, le 16 novembre 1991, lui ôta la vie. Elle laissait alors des centaines de pages de nouvelles et de romans ainsi que son journal couvrant 4 452 pages manuscrites réparties en 32 cahiers.
« Je veux écrire pour défier le temps. Laisser derrière moi quelque chose qui retarde un peu le temps de l'oubli. »
LASOWY REMI - Corps et Âmes
Les liens qui unissent la chair et l’esprit sont parfois obscurs…
Et quand leurs tourments mutuels rebondissent,
tout l’être alors devient une poésie.
De près ou d’un peu plus loin, voici vingt façons différentes d’explorer leurs tumultueuses et nombreuses interactions.
JEANMONOD ANNE-MARIE - Prière de déranger
Cinq nouvelles courtes. Comme cinq petites fioles débouchées et entêtantes de saveurs acides, sucrées, salées, amères, ou épicées, qui, l'air de rien, sans faire de bruit, vous pénètrent et vous avertissent que le temps passe inexorablement. Comme un passage obligé. Alors, pareils à une peinture rupestre au fond d'une grotte nimbée d'obscurité, des souvenirs obsédants subsistent. Entrés à l'improviste et par effraction, on aura beau tenter de les décourager, ils resteront là, plantés au seuil de notre conscience. Visages oubliés, noms effacés, profils perdus, lieux imprécis, ils s'obstinent à imposer leur présence.
J'avais découvert que certaines phrases avaient le pouvoir de calmer les tourments. Il me fallait des mots qui ne caressent pas forcément l'âme mais qui l'éclairent. C'est ainsi que l'étude du vécu, de l'expérience des autres, mise en mots, m'ont aidée à comprendre les angoisses, les échecs, les victoires, les secrets sans juger ni trahir.
Anne-Marie Jeanmonod a 71 ans. Ancienne professeur de Lettres dans l'enseignement secondaire, elle entama une reconversion professionnelle puis exerça comme psychologue clinicienne au sein des Hôpitaux de Paris jusqu'à sa retraite.