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PAPP KORNELIA - Qui veut l'héritage de Robespierre ? - La révolution française dans la littérature allemande et française
Combien d’années faut-il à une nation pour découvrir le plus grand épisode de son histoire et écrire un chef-d’œuvre à ce sujet ? La question peut sembler ironique, mais il est étonnant que la Révolution française n’ait été le thème d’une œuvre majeure de la littérature nationale qu’environ 100 ans plus tard par Victor Hugo.
Mais c’est la première pièce de théâtre sur la Révolution de 1789, écrite d’ailleurs sur le sol allemand par Georg Bücher, qui a connu le plus grand succès littéraire. La mort de Danton est encore jouée aujourd’hui dans le monde entier.
Dans cet ouvrage vous seront présentés des pièces de théâtre ainsi que des spectacles allemands et français des XIXe au XXe siècles qui font réfléchir sur le rapport politique, à un moment donné, en Allemagne ou en France, à la Révolution française.
JACQUIN CHARLINE - Le relais
Ça y est cette fois c’est terminé, je vais avoir 40 ans et la page peut enfin être tournée. Je suis reconnue victime et chacun a pris sa place dans cette histoire, chacun a conscience de ses responsabilités ! Je suis légitime, je suis à ma place et pourtant… Ma fille a l’âge de savoir, je viens de lui raconter. J’ai naïvement cru qu’en lui racontant mon histoire, je lui cédais le flambeau, tel un vulgaire témoin dans une course relais. Je pensais qu’en lui disant tout, qu’en lui donnant la responsabilité de ne rien laisser de côté, j’aurais accompli ma mission, fait le nécessaire et qu’enfin je pourrais clore la page.
Mais voilà, aujourd’hui, je m’aperçois que cela sera toujours en moi, je n’ai pas le droit de filer ce bâton sans regarder derrière. Mon Dieu quelle horreur ! Qui pourrais-je bien être pour faire ça, je suis responsable du devenir des autres et mon histoire doit servir le futur, je dois empêcher de nouvelles victimes à travers moi, à travers les autres et à travers mon histoire alors voilà que malgré moi, je continue à y penser : pour enfin l’enterrer je vais devoir me raconter.
MIGUET ANNE - Ma mère, ma vive, ma louve
Ma mère en trois cris mère, vive, Louve.
L’histoire de Marie, quatre-vingt-dix bougies. Marie, les trois quarts de sa belle vie à être mère.
Anne, moi, l’aînée, son unique fille puis, trois fils. Mais autre chose aussi. Femme dans le vent de la vie. Vive, grande Vivante.
Louve, plus encore que femme, courant avec les loups. Louve à la fois fidèle et libre.
Marie la retenue, l’endurante, la passionnée, la généreuse en secret.
Peut-on parler d’une telle mère, de la chute, de la mort ? De l’immense ressac de la cérémonie des larmes et des bénédictions ? Qui enterre d’un seul tenant. De cette haute-lice d’AIMER qui fut comme en sourdine l’anagramme de toute la vie de MARIE. Et de la dame des lettres reconnue par ses pairs.
Non sa mort n’a pas clos la mémoire des muses.
Son secret d’être femme et forte, à la charnière de deux siècles, danse à la chaleur.
Entre lecteur averti, entre et sois bienvenu. Il se pourrait qu’ici ton énigme se réchauffe. Écrire est un pari que nous chanterons à plusieurs voix. Car il s’agit de vivre et non de mourir.