Plongez dans l'univers de nos auteurs
ROTURIER PATRICK - Le vent courait en longues mèches sur la plage déserte
L’imagination jaillit souvent de l’inattendu, de ces instants fugaces qui nous interpellent : une silhouette esquissée, une ombre fugitive fuyant sous la lumière des réverbères, le flot assoupi des étudiants vers les amphis, un regard qui s’évade au-delà du paysage qui défile, l’anonymat des foules connectées, ou encore la beauté d’un ciel chargé. Ces moments vous saisissent sans prévenir, offrant la promesse d’une histoire, l’exutoire d’un trop-plein d’émotions, ou l’étreinte d’un sentiment intense. Amour, souvenir, douceur, colère : tous se nourrissent de ces instants éphémères qui racontent la vie.
À travers l’alchimie de l’écriture, entre élan et recul, fluidité et obstacles, allitérations douces ou abruptes, les mots et les phrases, ligne après ligne, dessinent l’atmosphère d’un univers. Les poèmes de ce recueil, dans leur dispersion et leur désordre apparent, tissent une intimité universelle, mêlant instants précieux, souvenirs nostalgiques et un regard amusé sur nos faiblesses humaines.
KOHR LISA - Tu n'iras pas à Isch
S'il est un mot insupportable pour celle ou celui qui traverse cette épreuve, c'est le mot «anorexie ». La définition du dictionnaire Le Petit Robert est, pour la citer : «perte ou diminution de l'appétit ». Ne serait-elle que cela ? Heureusement, celle du mot «appétit » est nettement plus riche, nous renvoyant au mot «instinct », qui lui, nous renvoie au mot «tendance » et se définit par «ce qui porte à être, à agir, à se comporter de telle ou telle façon »...
Tu n'iras pas à Isch est un témoignage sincère de cette perte de «tendance » à ne plus être ce que les autres attendent de nous, quand instinctivement on se sent en danger de ne pas être réel. Comment se placer dans sa propre existence ? Comment se relier à sa propre réalité ? Et enfin : qui être ? Voilà la question véritable qui, une fois posée, peut permettre à chacun de faire confiance à ce merveilleux outil en nous qui oeuvre, puissant : notre inconscient. Il connaît le chemin... L'auteure l'a pris et le poursuit, avec un seul souhait à présent : qu'il soit encore long !
Née à Strasbourg, Lisa Kohr a vécu l'émergence de ce mal-être de la fin du XXe siècle : l'anorexie. Écrivaine engagée dans la vie sociale, devenue conseillère en relation d'aide, elle témoigne ici de ce qu'elle a vécu, de ses épreuves et sa victoire : aujourd'hui, avancer dans le temps est un bonheur qu'elle veut partager.
DALSACE ROBERT - Guerre 14-18 - Journal d'un médecin auxiliaire
Cet ouvrage retrace le quotidien d'un combattant français pendant la première guerre mondiale. L'auteur, Robert Dalsace (1897-1996), fut mobilisé en août 1916, alors qu'il n'avait pas encore
19 ans. Étudiant en médecine, il fut donc dirigé vers une formation de médecin auxiliaire. Il assuma cette fonction jusqu'à sa démobilisation en juillet 1919. Le journal qu'il a tenu couvre toute cette période. Pour lui, le vrai combat commença en avril 1918, dans la Somme, lorsqu'il se trouva pour la première fois sous le feu de l'ennemi.
Il nous décrit, dans un style plein de sensibilité, la dureté des combats, les pertes innombrables de vies humaines, ou encore l'attente impatiente de la relève. Il nous fait partager son désarroi face aux ravages persistants de l'ypérite, ce gaz pernicieux utilisé par les Allemands.
Quand le conflit toucha à sa fin, l'auteur découvrit la nature dévastée, les maisons endommagées, les infrastructures détruites par l'ennemi en fuite, et surtout les mines et les dispositifs prêts à exploser sans avertir... Le journal s'achève sur l'occupation en Allemagne, avec une analyse intéressante de l'accueil de l'armée française par les autochtones.
Robert Dalsace fut décoré de la Croix de guerre pour son courage, son dévouement et ses grandes qualités professionnelles.