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GRANDVUINET JULIE - Playlist
Jane, quarante ans, accro au Toplexil, planque à merveille son désespoir. Elle apparaît comme la mère de famille accomplie qui possède tous les accessoires instagrammables.
Dans son monde superficiel, qui ressemble à un abus de Botox, elle manque cruellement d’oxygène.
De l’autre côté, Jean, accro à Tinder, dépense ses journées à troquer des émojis cœur contre du sexe. L’éternel célibataire préfère de loin sa vie à celle du père de famille, condamné à attendre sa vidange mensuelle le premier samedi du mois.
De Nancy Sinatra aux Daft Punk, de Bashung à Bowie… cette playlist éclectique résonne dans la vie de cette rêveuse compulsive et de ce sensible imposteur, tous deux incapables de s’adapter au monde qui les entoure.
CLAUX GABRIEL - La communale
Le langage évolue, les mots changent. Ce qui était appelé « La communale » autrefois, est aujourd’hui appelé « groupe scolaire ». Il n’y a qu’à tourner le regard pour se rendre compte que les bâtiments ont eux aussi changé. Au fronton de la mairie, l’inscription – MAIRIE – ÉCOLE des GARÇONS – paraît aujourd’hui hors du temps. L’école des filles a elle aussi disparu. Pourtant, sa construction donna des sueurs froides au conseil municipal de l’époque. Aujourd’hui, filles et garçons partagent les mêmes classes, la même cour de récréation. Ce ne fut pas toujours le cas.
L’auteur s’est alors posé la question de savoir si l’enseignement et les matières enseignées avaient avec le temps, évolué comme les édifices. La réponse est là au fil des pages.
De la révolution à nos jours, qui sont ces hommes et ces femmes à qui plusieurs générations de parents ont confié non pas l’éducation mais l’instruction de leurs enfants ?
COLLINET-GRIBLIN JEAN-FRANCOIS - Léontine
« Considère, mon amour, jusqu’à quel excès tu as manqué de prévoyance. Ah ! Malheureux, tu as été trahi, et tu m’as trahie par des espérances trompeuses ».
Pourquoi fallait-il que ces premières phrases des Lettres portugaises m’accompagnent ma vie durant ? Et comment se fait-il que, dans les passions amoureuses, souvent les amantes font naufrage dans un don d’elles-mêmes inouï de générosité, quand les amants arrivent à se retenir au bord de la falaise et à se rétablir sur la terre ferme ? Et enfin, et surtout, Léontine, une de mes aïeules, grandie à la mesure de mon admiration adolescente, ne devint-elle pas dans mon imagination la religieuse des Lettres portugaises, au point que je lui ai voué une ferveur qui ne pouvait s’achever qu’en roman. Elle, amoureuse d’abord, adorée, puis délaissée, abandonnée, et alors femme bafouée, persécutée par la communauté des vertus inquisitoriales, tombée à terre, fut piétinée par tout un village, se redressa seule et, la haine vaincue et la victoire consommée, finit par entrer dans le si merveilleux esprit d’enfance qui ne croit qu’en aimer, ne voit que l’invisible et n’entend que les voix du silence.