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BEER BETTINA - Un océan de tristesse
— Imaginez que votre voix critique, celle qui vous juge et vous contrôle, est assise sur cette chaise. Vous arrivez à vous la représenter ? Qu'aimeriez-vous lui dire ?
Je jette un coup d'oeil à la chaise, baisse les yeux. Je ne peux pas. Je suis prise de panique. Je pleure, je respire beaucoup trop vite, j'étouffe. Je me sens littéralement menacée par la chaise, je me protège la tête avec les bras, comme pour parer des coups. Je suis complètement sous l'emprise de la panique. J'ai perdu tous mes moyens.
— Qu'attendez-vous de moi ? me demande le psychiatre.
— Aidez-moi ! Je veux que ça s'arrête, c'est insupportable !
Alternant passages narratifs, extraits de journal intime et procès-verbaux de séances de thérapie, l'auteure relate la lente glissade de l'insomnie à la dépression, le séjour en clinique psychiatrique, la traversée de cet océan de tristesse et le chemin vers la guérison sur fond de voyage initiatique en Australie.
Un récit poignant, brut, qui nous entraine au coeur de la dépression et de la lutte pour la survie, au fil des séances chez le psychiatre. Une lecture dont on ne sort pas indemne.
Bettina Beer, 45 ans, est pasteure réformée et formatrice d'adultes. Avec sa famille, elle vit à Fribourg, en Suisse. Un océan de tristesse est son premier livre, basé sur le journal intime qu'elle a tenu durant sa maladie.
MONTET ADRYEN - Dix-sept ans et onze mois
Davidy, jeune poète et penseur amateur, se confie une dernière fois sur son vécu, sa situation actuelle et sa philosophie de vie.
Malgré les abandons et les idées suicidaires, il réussit à se relever grâce à Antoinette, une vieille dame qui l’accueille chez elle et le traite comme son propre fils.
Progressivement, son être ne vit plus parmi les autres, et Davidy meurt socialement, contre son gré.
La jalousie et le sentiment d’injustice blessent son ego démesuré, ce qui le conduit dans un océan de haine, où ses démons deviennent ses amis les plus fidèles. La déchéance est envoûtante, mais aussi fatale, puisque Davidy en suffoque et s'y noie petit à petit.
Son enfer intérieur l’assassine et le dévore. Dans la nuit du 26 décembre, l’adolescent s’enfonce et sombre dans les profondeurs de ses plaies béantes…
KÜNZI GILBERT - Hommes et pratiques de la typographie traditionnelle
Le métier de typographe est né avec Gutenberg. Il créa les caractères mobiles en alliage de plomb réutilisables, la presse à imprimer (inspirée d'un pressoir à raisin) assurant le contact entre les caractères en plomb et le support de papier, le moule à fondre les caractères ainsi que l'encre noire à base d'huile de lin, visqueuse, séchant rapidement.
Ces inventions ont révolutionné durablement le rapport de l'Homme à l'écrit, car elles ont permis la reproduction des caractères et une diffusion étendue des écrits. Dès lors, l'imprimerie concurrença la copie manuelle des codex, cahiers formés de pages manuscrites reliées ensemble en forme de livres. Les procédés résultant des inventions de Gutenberg sont restés pratiquement inchangés jusque vers la deuxième moitié du XXe siècle lorsque de nouvelles techniques apparurent, entrainant la disparition progressive du métier de typographe.
En effet, la démocratisation d'internet a marqué un tournant dans le métier. Les typographes ont du acquérir de nouvelles compétences, se spécialiser, en particulier dans l'utilisation des outils informatiques, ou dans le graphisme.
Retour sur un métier disparu.