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TREBUCQ OLIVIER - Lucette Carière
Née en 1893, Lucette Carière nous fait vivre les grands bouleversements qui ont marqué la première moitié du XXe siècle. Passionnée d’arts, son rêve de devenir galeriste la conduit à quitter son village de Provence. Elle fait alors de très belles rencontres. Le hasard place sur son chemin deux des plus grands peintres français de l’époque, Georges Braque et Nicolas de Staël, avec lesquels elle se noue d’amitié. Par son lien avec la sœur de Jean Moulin, Lucette est le témoin direct de l’itinéraire suivi par ce grand patriote et résistant. Son autre grande amie Lucienne est une brillante chercheuse dont la famille est victime de persécutions antisémites. C’est à leurs côtés que Lucette traverse les événements tragiques qui jalonnent son existence. Douée d’un tempérament volontaire et optimiste, elle saisit sa chance en devenant notamment l’assistante de Daniel-Henry Kahnweiler, un des plus grands marchands d’art de l’époque. Installée à Châteauneuf-du-Pape suite à son mariage avec un vigneron de cette prestigieuse appellation, elle réussit à préserver toute sa vie des relations amicales avec Georges Braque et sa femme Marcelle.
À travers son parcours, c’est une longue période, particulièrement riche sur le plan historique et artistique, qui est retracée.
CHAUVIN SOPHIE - Atmosphères
«Je sens la chaleur du soleil au bas de mon dos,
elle traverse le voile de mon vêtement léger.
Je sens la terre chaude et poussiéreuse,
je la malaxe entre mes doigts crispés,
je sens sa force, son immortalité. »
Comment aller en soi, au plus près de soi, pour accueillir les sensations, les émotions qui nous traversent tout au long de notre vie ? Tout simplement, en mettant des mots dessus afin de les vivre pleinement et surtout de les partager comme une sorte de « selfie intérieur ».
Plus que jamais, dans ce monde ou les faux-semblants, soi-disant plus séduisants, prennent le pas sur l'authenticité de chacun, prenons soin de notre humanité.
SURDEAU PIERRE - Deux ombres au tableau
Chaque être qu’il côtoyait semblait lui en apporter la confirmation. Tous des petits-bras, englués dans un conformisme accablant. Des ego sans égal. Courir, toujours courir. Et pourquoi ? Pour un pavillon de banlieue, une voiture plus grosse que celle du voisin, des vacances low cost aux Caraïbes, en Thaïlande, le smartphone dernier cri extra-pro super plus ?
Le monde n’est plus désormais qu’un support à nos fantasmes les plus étriqués, se disait-il. Et tout ce tintamarre, pourquoi ? Si ce n’est de vouloir se préserver à tout prix de l’effroi qu’une même et unique destination nous est dévolue. Dix pieds sous terre pour tout le monde… ou en poussière dans une urne… Sans échappatoire possible.
Les arguments qu’il avait toujours entendus de la bouche des gens le consternaient. Charognes avant l’heure…
— Le monde bouge, il faut bouger avec… lui rabâchait-on.
— Mais ce n’est pas le monde qui bouge… leur rétorquait-il, mais les millions d’asticots qui s’affairent sur son cadavre et qui donnent cette sensation de mouvement…