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JEANMONOD ANNE-MARIE - Prière de déranger
Cinq nouvelles courtes. Comme cinq petites fioles débouchées et entêtantes de saveurs acides, sucrées, salées, amères, ou épicées, qui, l'air de rien, sans faire de bruit, vous pénètrent et vous avertissent que le temps passe inexorablement. Comme un passage obligé. Alors, pareils à une peinture rupestre au fond d'une grotte nimbée d'obscurité, des souvenirs obsédants subsistent. Entrés à l'improviste et par effraction, on aura beau tenter de les décourager, ils resteront là, plantés au seuil de notre conscience. Visages oubliés, noms effacés, profils perdus, lieux imprécis, ils s'obstinent à imposer leur présence.
J'avais découvert que certaines phrases avaient le pouvoir de calmer les tourments. Il me fallait des mots qui ne caressent pas forcément l'âme mais qui l'éclairent. C'est ainsi que l'étude du vécu, de l'expérience des autres, mise en mots, m'ont aidée à comprendre les angoisses, les échecs, les victoires, les secrets sans juger ni trahir.
Anne-Marie Jeanmonod a 71 ans. Ancienne professeur de Lettres dans l'enseignement secondaire, elle entama une reconversion professionnelle puis exerça comme psychologue clinicienne au sein des Hôpitaux de Paris jusqu'à sa retraite.
GARVEL LUDIVIN - Belles histoires poétiques
La gourmandise est mon péché mignon. Elle influence ma vie et mes pensées, alors je vis l’existence comme un grand bonus. Elle est faite de douceurs et de plaisirs, qui font de notre vécu un souvenir savoureux et divin. Ainsi, je construis avec mon esprit des souvenirs artificiels, qui ont pour ambition d’enivrer nos cœurs fragiles. Je veux devenir un nuage de lait, dans ce monde bien trop brutal, car la tendresse est la plus belle chose que la nature nous ait offerte.
PERRON GISELE - 74 jours pour...
La mort m’a renversée le 10 mars 2015. Cette nuit-là, mon fils unique de 26 ans est décédé brusquement.
Que faire du temps qui persiste après le drame ? Tout ce temps qui était jadis destiné à le rendre heureux, lui qui était si vulnérable, emprisonné dans son lourd handicap. Que pouvais-je faire maintenant que je n’avais plus à veiller sur lui ?
J’ai longtemps piétiné sur le chemin du désespoir, jusqu’au jour où j’ai décidé de prendre la route avec mon mari. Le deuil m’avait écrasée, mais le voyage a nourri ce temps vidé de son sens.
74 jours pour avaler des kilomètres en voiture ou à pied dans les États du Sud-Ouest américain. 74 jours pour apprivoiser la souffrance.
C’est à coups de paysages magnifiques, de clins d’œil de mon Olivier, et paradoxalement, d’échanges tumultueux avec ma mère qui subissait son propre drame à des kilomètres de moi, que mon fardeau s’est allégé et mon bagage de souvenirs réconfortants s’est enrichi.
Je vous invite à découvrir ma véritable odyssée vers l’espoir d’un mieux-être.