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URVOY CEDRIC - L'effet pas pillav'
Bientôt 41 ans et j'habite à nouveau chez mon papa. Ma chambre louée à l'étage devenue l'antre de la bête est mon ultime refuge. Mon alcoolodépendance m'a dépossédé, ridiculisé et réduit à l'âge du collège. Des années d'alcoolisation exponentielle m'ont rendu maitre de la Pillav'. Je ne respire plus, je bois ! Devenu tonneau, je gis dans la cale d'un vaisseau fantôme qui souhaite sombrer.
Seulement, une main s'est tendue. Un être supérieur, une marraine, preuve vivante que c'est possible. La suivre par-delà les étoiles jusqu'au matin ou saborder ce qui reste de vivant en moi ? Jeter l'éponge ou renaitre de mes cendres ? Je me suis consumé. De mauvais choix m'ont conduit en enfer et plus rien n'a de sens. Je ne sais même pas qui je suis, ce que je vaux à jeun. Sortir du cocon et voir ce que mes battements surs d'ailes sobres engendreront...
J'ai choisi de raconter pourquoi et comment j'ai vaincu l'appétence à l'alcool mes combats, mes échecs, mes avis. Je ne donne ni leçon ni recette car, humains, nous sommes tous uniques et particuliers. Je témoigne juste à travers mon récit de la férocité de ce fléau que devient l'alcool quand on ne tient pas ses distances ou qu'on perd le contrôle. Renoncer. Y renoncer par choix. Tout choix est un renoncement, mais quand il s'agit de renoncer à l'enfer, n'est-ce pas pour choisir de vivre ?
Cédric URVOY est né en 1974 à Colombes, ou il vit jusqu'à son entrée en faculté. Dès l'hiver 1995, il sillonne la France au gré des saisons : animateur diplômé l'hiver, chef de rang l'été, en prenant soin de s'éloigner des métropoles qui le dépassent. En 2004, il pose ses valises dans le Pays granvillais, néanmoins elles ne seront jamais vraiment rangées avant 2020. Depuis, il partage son temps entre l'écriture et la musique.
de Follin DIANE - L'année de mes 40 ans... - Deux vies
Près de quatre-vingts ans séparent cette arrière-grand-mère de son arrière-petite-fille. Toutes deux se livrent, à l’orée de leurs quarante ans. Dans les pages d’un journal intime, chacune décrit une période marquée par la guerre, mondiale pour l’une, épidémique pour l’autre. Dans les deux cas, un même fil conducteur : le courage de transformer le négatif en positif, afin de protéger sa famille et de ne voir l’avenir que toujours meilleur.
F-C-S LUDWIG SEBASTIEN - Le rêve de Kuèhopeh - L’étreinte indigène d’un guerrier autochtone
Il est dit que lorsqu’une forêt pousse, elle ne fait aucun bruit. Il en est de même de nous tous qui, en aimant, anonymes et silencieusement affairés, portons le monde.
Ainsi les actes les plus anodins, ceux les moins valorisés, les plus anonymes et portés en silence devant les défis journaliers, sont là tout ce qui élève le monde. Si les actes de simple bon sens n’avaient pas lieu aux étendues de par le monde, celui-ci serait en proie d’un destin plus funeste qu’on ne lui connaît, l’obscurité actuelle. Sans quoi nous ne serions là à pousser plus avant le prélude des nobles luttes remportées de nos ancêtres, le libre rêve de voir l’homme investir sa condition fraternelle.
Car oui, tous nous portons le monde ! Il est de notre responsabilité de le rendre à la juste mesure de ce que nous sommes capables de fournir. Et nous ne saurions imaginer jusqu’à quel état de gloire l’humanité serait si chacun de nous en venait à l’entraide, la réciprocité, la reliance les premières assises nouvellement bâties sur les ruines décadentes de ce monde désormais ancien. Et quand bien même, lorsque dans le brasier de celui-ci, l’on ne peut s’exprimer convenablement, ce n’est alors que lorsqu’en exil, en recul de celui-ci que nous pouvons nous faire comprendre, d’où on puisse véritablement s’entendre, lorsque reposés sont les esprits.
Si nous sommes en conflit, je t’en prie, allons ensemble en cet exil jusqu’à renouer d’avec la paix ! Afin, qu’à nouveau, l’on puisse se voir comme frères et qu’ensemble, sur l’ancien, les ruines nous donnent de rebâtir ce monde.