Plongez dans l'univers de nos auteurs
BEER BETTINA - Un océan de tristesse
— Imaginez que votre voix critique, celle qui vous juge et vous contrôle, est assise sur cette chaise. Vous arrivez à vous la représenter ? Qu'aimeriez-vous lui dire ?
Je jette un coup d'oeil à la chaise, baisse les yeux. Je ne peux pas. Je suis prise de panique. Je pleure, je respire beaucoup trop vite, j'étouffe. Je me sens littéralement menacée par la chaise, je me protège la tête avec les bras, comme pour parer des coups. Je suis complètement sous l'emprise de la panique. J'ai perdu tous mes moyens.
— Qu'attendez-vous de moi ? me demande le psychiatre.
— Aidez-moi ! Je veux que ça s'arrête, c'est insupportable !
Alternant passages narratifs, extraits de journal intime et procès-verbaux de séances de thérapie, l'auteure relate la lente glissade de l'insomnie à la dépression, le séjour en clinique psychiatrique, la traversée de cet océan de tristesse et le chemin vers la guérison sur fond de voyage initiatique en Australie.
Un récit poignant, brut, qui nous entraine au coeur de la dépression et de la lutte pour la survie, au fil des séances chez le psychiatre. Une lecture dont on ne sort pas indemne.
Bettina Beer, 45 ans, est pasteure réformée et formatrice d'adultes. Avec sa famille, elle vit à Fribourg, en Suisse. Un océan de tristesse est son premier livre, basé sur le journal intime qu'elle a tenu durant sa maladie.
Bakayah KOUBI - Alpha Condé - La confidence d'une imposture
La Guinée est un magasin aux rideaux baissés. Furtivement, on distingue des silhouettes coloniales qui vident les étagères et efflorent la dignité des pieds. Juste une boutique comme motif d’apaisements, car dehors, cerveaux dégarnis, on regarde de travers. L’ethnocentrisme de par son mécanisme de fonctionnement, est le vrai métier. On est persuadé de ses valeurs parce que chaque élection correspond à la saison des morts inutiles.
Un pays à 400 partis politiques opte pour le réveil de la nullité, la théorie de l’échec, dont l’analyse porte sur la chaleur volcanique de notre instinct animal. Or, nous sommes tous à la recherche des mêmes réponses. On nous amadoue avec les mœurs de l’esclavage et de la colonisation pour poursuivre notre propre univers carcéral : Diplômes français, uniformes militaires français, robes juridiques françaises, armes de guerre françaises, langue et prénoms français : tout est étranger pour contenir le volcan populaire national.
À l’état de vie, l’abominable comédie pour la liste des colonies qui n’échappera guère à la sentence des mots : dictature, troubles électoraux, mascarades, violences policières dans la débrouillardise de la lâcheté intellectuelle, tableau ou ironie.
NDOUNA YANNICK - Pour un Congo prospère
« Relever le Congo et le bâtir afin d’atteindre la prospérité. » Voici l’objectif de cet essai.
En analysant l’environnement économique et en se focalisant sur les minerais qui constituent la grande richesse du Congo, l’auteur donne des éléments de réflexion pour répondre aux maux dont souffre le pays depuis plus de soixante ans, à savoir la pauvreté apparente de la population.