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LORRE MICHEL et POZAS FRANCIS - Management participatif
Pendant les trente-cinq dernières années, Michel Lorre et Francis Pozas ont fait équipe sur les cinq continents pour intervenir dans les entreprises en crise afin de les restructurer et les conduire avec succès sur la voie du changement.
Dans cet ouvrage qui revient sur les cas les plus emblématiques de leur carrière, ils partagent leur connaissance fine de l’entreprise et des rouages des organisations. Ils font part également de leurs convictions en faveur d’un management plus participatif et donnent ainsi les clefs à ceux qui prendront la relève, car il n’est rien de mieux qu’une bonne compréhension du passé pour décrypter et affronter les défis qui jonchent le futur.
SURDEAU PIERRE - Deux ombres au tableau
Chaque être qu’il côtoyait semblait lui en apporter la confirmation. Tous des petits-bras, englués dans un conformisme accablant. Des ego sans égal. Courir, toujours courir. Et pourquoi ? Pour un pavillon de banlieue, une voiture plus grosse que celle du voisin, des vacances low cost aux Caraïbes, en Thaïlande, le smartphone dernier cri extra-pro super plus ?
Le monde n’est plus désormais qu’un support à nos fantasmes les plus étriqués, se disait-il. Et tout ce tintamarre, pourquoi ? Si ce n’est de vouloir se préserver à tout prix de l’effroi qu’une même et unique destination nous est dévolue. Dix pieds sous terre pour tout le monde… ou en poussière dans une urne… Sans échappatoire possible.
Les arguments qu’il avait toujours entendus de la bouche des gens le consternaient. Charognes avant l’heure…
— Le monde bouge, il faut bouger avec… lui rabâchait-on.
— Mais ce n’est pas le monde qui bouge… leur rétorquait-il, mais les millions d’asticots qui s’affairent sur son cadavre et qui donnent cette sensation de mouvement…
ROMANO MICHEL - De Beyrouth à Tel Aviv - Mémoires d'un raté sentimental, ou comment j'ai survécu à mes échecs
Je suis né à Beyrouth en 1946, dans une communauté juive florissante mais j’y ai poussé, aux dires de mes parents, comme une mauvaise herbe, réticente et obstinée je me suis désaltéré en captant la généreuse rosée de l’imagination et me suis grisé des mirages portés par le vent du désert et la brise maritime.
Plus tard, plus au sud, j’ai mûri dans une terre censée revigorer mes racines, mais ses germes, à mon gré, n’avaient rien de sacré et leur saveur amère s’imposa à son nectar frelaté.
Le mécréant que j’étais y trouva pourtant la grâce et la rédemption, échappant au désespoir dans lequel il se noyait : une déesse bien réelle transforma mon purgatoire en un paradis aux confins infinis