Plongez dans l'univers de nos auteurs
C. ASTON - Le goût de la terre - Rêverie au jour le jour et souvenirs imaginaires
La parabole du rêve du papillon de Tchouang-Tseu laisse planer un doute sur les positions respectives de l’observateur et de l’observé et, par conséquent, sur la conscience que chacun peut avoir de son existence.
C’est le fil conducteur de cette promenade poétique inspirée, au gré des voyages et des rencontres, d’une vision du monde teintée d’un animisme involontaire, témoin et reflet de la fragilité de la vie et des sentiments, du temps qui s’efface et de l’absence. Absence qui se mue parfois en une présence fidèle, comme dans les peintures chinoises s’établit une harmonie subtile entre les traits esquissés et l’espace infini dont ils suggèrent les contours.
Chaque texte s’attache à évoquer une histoire. Souvent, l’homme et la nature s’y font face au fil des saisons, comme Li Bai assis devant le Mont Jingting.
Le recueil se referme sur lui-même et laisse le lecteur s’échapper après une incursion dans son univers.
GROSSER ALEXANDRA-ANA - Journal de Fleur - 1979-1991
Fleur et son frère jumeau sont nés à Berlin le 30 janvier 1970. Dès son entrée au CP, Fleur commença à lire et à écrire avec joie et passion.
« Nuit. Je voudrais que le jour ne se lève plus jamais. Personne au monde ne soupçonnera jamais le sens de mes nuits... écrire, écrire, écrire... »
Son premier écrit de 30 pages ainsi que certaines ébauches de journal datent de 1979. À partir de 1981, elle tiendra presque quotidiennement son journal pour y confier ses tourments et ses bonheurs.
« C'est drôle comme ma plume révèle ma tristesse... Pourtant il y a aussi tant de bonheur et de joies ! Mais le bonheur est plus indicible. Il se goute et ne s'exprime pas... », écrivait-elle.
Elle aimait la musique et faisait de brillantes études de lettres anciennes. Elle n'avait que 21 ans lorsqu'un camion, le 16 novembre 1991, lui ôta la vie. Elle laissait alors des centaines de pages de nouvelles et de romans ainsi que son journal couvrant 4 452 pages manuscrites réparties en 32 cahiers.
« Je veux écrire pour défier le temps. Laisser derrière moi quelque chose qui retarde un peu le temps de l'oubli. »
MBCras - L'arbre pourpre
Un matin, le royaume de Palassie, riche en terres grasses et fertiles, se découvre touché par les prémices d'une sécheresse inexplicable qui, au fil du temps, va peu à peu le dépouiller de sa chair nourricière, effaçant là une prairie, là un champ de blé, pelant plus loin la crête d'une colline, dénudant ailleurs le versant entier d'un coteau forestier.
Très vite, l'espoir d'un phénomène accidentel de la nature tombe devant la constance du processus. En effet, le mal progresse, sans trêve ni relâche, conduisant le royaume et sa population affolée à leur perte.
À mesure que la lèpre rampante du désert se répand et retourne en poussière inerte tout ce qu'elle touche, un arbre croit à la croisée des routes, plus grand, plus rouge à mesure que les années passent. Un arbre que rien ni personne ne parvient à abattre. Ni la hache des bucherons, ni les flammes, ni la mitraille, ni le sacrifice d'un fils. Qui est-il ? Que veut-il ?