Cet ouvrage ne signe rien de moins que l'acte de naissance d'un courant philosophique. Philosopher autrement, philosopher en archipel, c'est-à-dire par aphorismes et fragments, nous emmène au large des réflexes ordinaires de la philosophie occidentale pour nous faire découvrir un nouveau continent : celui des moralistes français qui nous proposent une alternative à la pensée continue.
Sans sacrifier une finesse philosophique et littéraire, ce livre frappe par sa simplicité, ses surprises, sa profondeur. L'auteur y exhibe les intuitions fondamentales de ce courant philosophique. Le souffle qui le traverse inspire un profond renouveau philosophique en déterrant des laissés-pour-compte de l'esprit français qui époustouflent de modernité.
Ce texte est taillé pour l'amateur de philosophie curieux de découvrir des auteurs qui le bousculent, et pour le chercheur en quête de théories originales.
Lucas Depierre est un ancien élève des Ponts et chaussées qui a laissé la perspective d'une carrière scientifique pour étudier la philosophie et la théologie catholique en France et aux États-Unis (University of Chicago).

Il est dit que lorsqu’une forêt pousse, elle ne fait aucun bruit. Il en est de même de nous tous qui, en aimant, anonymes et silencieusement affairés, portons le monde.
Ainsi les actes les plus anodins, ceux les moins valorisés, les plus anonymes et portés en silence devant les défis journaliers, sont là tout ce qui élève le monde. Si les actes de simple bon sens n’avaient pas lieu aux étendues de par le monde, celui-ci serait en proie d’un destin plus funeste qu’on ne lui connaît, l’obscurité actuelle. Sans quoi nous ne serions là à pousser plus avant le prélude des nobles luttes remportées de nos ancêtres, le libre rêve de voir l’homme investir sa condition fraternelle.
Car oui, tous nous portons le monde ! Il est de notre responsabilité de le rendre à la juste mesure de ce que nous sommes capables de fournir. Et nous ne saurions imaginer jusqu’à quel état de gloire l’humanité serait si chacun de nous en venait à l’entraide, la réciprocité, la reliance les premières assises nouvellement bâties sur les ruines décadentes de ce monde désormais ancien. Et quand bien même, lorsque dans le brasier de celui-ci, l’on ne peut s’exprimer convenablement, ce n’est alors que lorsqu’en exil, en recul de celui-ci que nous pouvons nous faire comprendre, d’où on puisse véritablement s’entendre, lorsque reposés sont les esprits.
Si nous sommes en conflit, je t’en prie, allons ensemble en cet exil jusqu’à renouer d’avec la paix ! Afin, qu’à nouveau, l’on puisse se voir comme frères et qu’ensemble, sur l’ancien, les ruines nous donnent de rebâtir ce monde.

La Terre n’en peut plus. « Au secours ! » crie-t-elle, victime du crime d’écocide que les humains lui infligent. Feux, sécheresses, inondations, avalanches, tornades, secousses sismiques et éruptions volcaniques la ravagent.
Mont-Tremblant, géant de la vallée de la rivière Rouge au Québec, tu trembles… Montagne de milliards d’années, est-ce le Manitou-Ewitchi qui te fait ainsi frémir parce qu’on y a enfreint les lois sacrées de la nature ? La légende amérindienne, serait-elle donc vraie ?
Les animaux de la Vallée, petits rongeurs à fourrure, cervidés, bêtes à pelage épais, canidés sauvages, gent ailée, batraciens, reptiliens, bestioles, insectes, demoiselles et… une mouffette se lèvent, se rassemblent dans une plantation de pins, prennent la parole et témoignent de l’ignominie. Fantômes du passé, délégations de la Nature et la rivière Rouge elle-même, grande dame majestueuse, renforcent leur message. Greta, une catin de guenille (poupée de laine), appuyée par Bella, un saint-bernard bienveillant, initie et anime la rencontre. Il le faut ! C’est urgent ! Sinon, ce sera la mort de la planète !
Bienvenue à l’Assemblée des animaux.